Les tests vestibulaires série en 5 épisodes : Episode 2 :

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L’oreille interne est un organe difficile à explorer car elle est petite, et « cachée » dans l’os temporal. Ses capteurs sont minuscules. Et les cellules sensorielles ne survivent pas dans l’air.  On ne peut pas rentrer dans l’organe pour le voir de l’intérieur. Pour le connaitre, on a développé des tests indirects, avec tous les biais que cela peut comporter : il faut, lors de chaque test, les déceler, pour ne pas se tromper d’interprétation.

Par exemple, chacun de ces tests sollicite les connexions de l’oreille au cerveau : si celles‑ci ne sont pas normales, on ne peut rien conclure sur l’oreille elle‑même. Même chose pour la vision.

On utilise donc les effets de la stimulation de l’oreille sur d’autres organes qui participent aussi, avec celle‑ci, au maintien de l’équilibre. Il s’agit des mouvements des yeux, car la vision est le sens le plus important pour nous situer dans un environnement. On utilise aussi les connections de l’oreille interne avec le squelette, et notamment la musculature des yeux ou du cou.

Par exemple, l’examen des vertiges repose sur une analyse de mouvements des yeux qui apparaissent en cas de vertiges : les nystagmus. On regarde ces mouvements à travers un masque plaçant le patient dans l’obscurité, car c’est dans cette situation qu’on les voit le mieux.  Le masque est équipé d’une caméra infra‑rouge : cette observation s’appelle une Vidéo‑Nystagmo‑Scopie (VNS).  

Un autre test, très utile, est  le test d’impulsion rapide de la tête de Halmagyi (HIT), qui fait maintenant partie du dépistage des accidents vasculaires cérébraux (AVC) aux urgences. Malgré la rotation très rapide de la tête sur le coté, les yeux doivent rester fixe sur une cible donnée : sinon, c’est que le capteur sollicité de l’oreille interne du même côté ne fonctionne pas.

En oto‑neurologie on divise les tests en deux catégories :

-les tests canalaires sont les plus développés : ils testent les capacités de nos oreilles à réagir à une rotation de la tête. On enregistre les mouvements des yeux en réponse aux stimulations des canaux semi‑circulaires de l’oreille, nous y reviendrons dans l’Episode 3.

-les tests otolithiques utilisent les connexions nerveuses existant entre les poches du vestibule et des muscles : l’utricule et le saccule. Ils testent les capacités de l’oreille à réagir à des accélérations linéaires horizontales pour l’utricule, verticales pour le saccule. Nous y reviendrons dans l’Episode 4.

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